Timworld, les aventures multiculturelles d'une jeune maman

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Découvertes


Souvenirs et paranoïa, ma vie au Gabon

Depluis plusieurs semaines, Il y'a au Gabon une psychose concernant des supposés enlèvements d'enfants pour effectuer des crimes rituels. Des messages sur les réseaux sociaux alimentent cette paranoïa. L'enlèvement le 12 janvier d'un garçon de 3 ans prénommé Rinaldi, dans un village situé dans le nord du pays, n'a fait qu'accentuer les inquiétudes de la population. Les écoles  ont été fermées pendant plusieurs jours car les parents se refusaient d'y envoyer leurs enfants. 

 

Il faut vivre dans ce pays pour comprendre cette peur. J'ai résidé 4 ans en famille à Libreville et je peux vous dire que ces enlèvements que nous lisions dans les journaux m'ont traumatisée. Oui la vie au Gabon m'a rendu paranoïaque, moi la mère de 3 enfants en bas âges.

 

>>> A lire https://timworld.blog4ever.com/de-dakar-a-tana-l-afrique-de-l-ouest-au-sud

 

 

Ma première fille a vu le jour à Libreville, les jumeaux à Ouagadougou parce que j'y tenais, mais nous y sommes retournés après leur naissance. La délicatesse de ma seconde grossesse était telle que je ne pouvais plus conduire à 3mois de grossesse, et un matin j'ai lu le dossier de Jeune Afrique avec comme titre "Crimes rituels : sur l’autel de la puissance et de l’impunité" du 10 juin 2014. Je fus définitivement traumatisée. Parce qu'en plus des enfants, il y'avait des rumeurs d'enlèvement de jeunes femmes et surtout de femmes enceintes. J'évitais donc les taxis. Dieu étant merveilleux, nous avions retrouvé là-bas l'ancien cireur de chaussures de mon père devenu taximan prospère à Libreville. C'est lui qui au besoin, m'amenait effectuer certaines courses dans la journée en toute confiance.

 

 

Cet article venait après la lecture chaque semaine dans les journaux du pays de la disparition d'enfants dont on découvrait, parfois, plus tard, des membres, des restes au bord de la mer, dans des glacières, des lieux isolés... Les détails étaient à chaque fois sordides et terrifiants. Je peux vous dire qu'aucun de nos voisins ou des personnes de mon quartier n'ont vu mes jumeaux. Impossible pour moi de les promener dans leur poussettes dans les rues de notre quartier, nous allions le faire autour du stade de Angondjé ou ailleurs. Nous avons amené avec nous une nounou, une dame d'une quarantaine d'années, du Burkina Faso parce que sinon je n'aurai jamais pu sortir de ma maison sans mes enfants. Certaines nounous là-bas avaient aussi disparu avec des enfants... L'article expliquait aussi qui étaient les cibles de ces crimes rituels et vous savez tous les fantasmes nourris sur les jumeaux, les parents de jumeaux et les albinos.

 

 

Par la force des choses j'ai vu des photos d'enfants et d'adultes mutilés, démembrés, auxquels on a enlevé des organes... Des mères, des parents témoigner de cette atrocité. Vous pouvez les retrouver sur Google en tapant juste "crimes rituels" (Âmes sensibles s'abstenir fortement). De plus, l'existence des loges, l'ambiguïté de certains lieux de cultes, cette expression décomplexée de la cupidité et du gain facil, renforçaient mes craintes . Comprendrez donc ma paranoïa, mon traumatisme, nos traumatismes...

 

Il y a eu des marches, des manifestations, des témoignages horribles de parents qui n'avaient soit rien à enterrer soit une jambe, une tête, un corps mutilé si l'enfant était retrouvé... et nous ne parlions là que des parents qui osaient porter plainte. Les immigrés ouest africains (les ouestaf comme ils nous appellent) et d'autes pays qui y sont ne portent pas plainte car plusieurs d'entre eux n'ont pas de carte de séjour et ont peur de se faire arrêtés, harcelés, rapatriés, escroqués s'ils mettent le pied dans un commissariat. Ils taisent leurs peines et leurs douleurs pour ne pas perdre tout ce qu'ils ont acquis durement pendant des années de clandestinité. Les réalités de l'immigration sont terribles.

 

 

Un dimanche soir où nous étions chez ma soeur et beau frère à Libreville, mon mari reçoit un coup de fil d'un ami en plein désarroi. L'une des femmes de l'imam de la mosquée de son quartier avait disparu depuis le matin avec leur bb de 2 mois, enlevés par une voiture lors de ce qui resemblait à un supposé control de police. Elle a dit ne pas avoir ses papiers sur elle et ils lui ont demandé de leur laisser son bb pour aller les chercher, ce qu'elle a évidemment refusé. Quelques mètres plus loin une voiture se gare et la pousse dans la voiture, encadrée par deux personnes elle aurait eu les yeux bandés et aurait été conduite dans un lieu inconnu où elle a été laissé seule. Elle a alors pu appeler son époux mais était incapable de se situer géographiquement. Elle n'avait plus de crédit. Ils lui font un transfert pour qu'elle reste joignable.

 

 

Mon mari qui était dans la téléphonie mobile a donc été appelé pour savoir comment se téléphone pouvait être tracé. S'en suivent plusieurs tractations pour qu'en ce dimanche soir cela puisse être possible. Pour ce type de demande il y a des procédures précises. Il contacte ses collègues, son DG, des connaissances, des hommes de lois, ... la machine se met en branle... son ami et l'imam ont été plusieurs fois au commissariat dans la matinée pour déclarer la disparition et l'appel au secours de cette mère et ils leur auraient assuré que la plainte avait été reçue. Après les multiples appels de ce dimanche soir il ressort qu'aucune plainte n'avait été déposée ce jour concernant une disparition, aucune trace nulle part donc évidemment aucun signalement et début d'enquête malgré l'urgence... Notre peur grandit. La femme a été enfin localisée dans un quartier grâce à cette mobilisation et à la technique et l'imam et notre ami étaient en route pour la chercher quand elle a été retrouvée à un carrefour, larguée par une voiture et complètement hagarde... traumatisée mais vivante, son bb aussi. Dieu merci. Nous avons conclu qu'ils ne s'imaginaient pas qu'il puisse y avoir une telle mobilisation pour une pauvre dame sans papier un dimanche à Libreville. L'iman a par la suite fait rentrer femmes et enfants au pays.

 

Ces crimes rituels sont attribués à des personnes du monde politique et des affaires en quête de pouvoir, de puissance, de conquête ou de reconquête d'un statut social. Les rares kidnappeurs arrêtés ont servi d'exemple mais rarement des commanditaires ont été interpellés et condamnés... comme d'habitude sous nos cieux.

 

Ce sentiment d'insécurité et de paranoïa, cette peur, cette psychose je la comprends parfaitement et j'imagine la révolte,le ras-le-bol, ce sentiment d'injustice et d'impunité qu'ont les gabonais en ce moment. Le gouvernement dément les rumeurs qui selon elles sont fausses. Les question à se poser sont plutôt:

- qu'est ce qui amène un peuple à croire à ce type de message?

- mesurez vous le degré de traumatisme des gabonais et des habitants du Gabon?

- comment de telles rumeurs peuvent paraliser l'année académique sans aucun fondement ?

- à quoi ressemble un peuple qui n'a pas confiance en ses dirigeants et en sa justice ? Il se fait justice lui-même. La preuve deux personnes soupçonnées d'enlèvement d'enfants ont été lynchées ces derniers jours par une foule révoltée.

L'actualité gabonaise de ces dernières semaines m'a replongée dans des souvenirs difficiles et dans une forme d'anxiété....Courage aux gabonais!

 

Désolée si j'ai plombé votre début de week-end il est important de savoir que chaque pays vit ses réalités en fonction de ses croyances et de son imaginaire collectif. Nous ne sommes pas à l'abri dans nos pays, il y a eu plusieurs cas en Côte d'Ivoire ces dernières années qui m'ont m'ont profondément bouleversée ?. La quête du succès et du pouvoir sans intégrité ni état d'âme est nuisible pour la société.Que Dieu protège tous nos enfants et qu'IL veille sur eux partout et à tout moment ??. Soyons et restons prudents et vigilants où que nous soyons.

 

Si vous croyez que vous avez tout vu et tout vécu, voyagez, vous verrez qu'il y a encore des choses, à voir, à découvrir en bien ou en mal mais c'est tout cela qui nous procure des expériences. Votre vérité n'est vraie que dans votre contexte et selon vos croyances, ailleurs il y a d'autres réalités, d'autres vérités et que vous y croyiez ou pas, que vous les compreniez ou pas, elles existent.

 

Article pour mieux comprendre le sujet (âmes sensibles s'abstenir):

- https://www.jeuneafrique.com/137350/societe/gabon-crimes-rituels-le-prix-du-sang/

- https://www.jeuneafrique.com/52666/politique/crimes-rituels-sur-l-autel-de-la-puissance/

- https://www.jeuneafrique.com/52734/societe/crimes-rituels-au-congo-la-cata-kata-kata/

- https://m.le360.ma/afrique/cote-divoire-senegal-mali/societe/2018/03/10/19682-afrique-une-recrudescence-inquietante-des-crimes-rituels-19682

- https://www.google.com/amp/s/www.voaafrique.com/amp/4266219.html

 

Tim 

 

 


06/03/2020
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Un petit tour et puis revient

 

 

14 ans, 5 pays, 16 déménagements et aménagements et puis Ouagadougou. ENFIN!!! Nous sommes rentrés au Burkina, comme prévu au début de cette belle aventure familiale. C'était beau, c'était fabuleux, c'était épique, c'était surprenant, des fois épuisant, parfois stressant,  rarement douloureux et toujours enrichissant. 

 

Je suis de retour à Ouagadougou, ville qui m'a vu naitre et grandir et que j'ai quitté pour mieux revenir. Je suis rentrée définitivement "pour le moment". Oui j'ajoute "pour le moment" parce que personne ne me croit quand j'arrête la phrase à "définitivement". Pourtant je me crois, j'en suis convaincue, je sais que ce choix est voulu et muri, je suis rentrée pour rester. Peut être qu'après quelques mois on me croira.... Pour le moment je suis là et heureuse de l'être laughing

 

S'il y a une chose pour laquelle j'ai prié c'est pour que ma fille ainée apprenne au primaire, l'histoire de son pays et pas celle des gaulois. Qu'elle apprenne l'hymne nationale de son pays et qu'elle comme son frère et sa soeur profitent de ma mère (le seul grand parent qui leur reste) et de leurs cousins et cousines. J'y tenais fortement! La preuve qu'il faut se souhaiter le meilleur parceque vos souhaits pour vous même ont de fortes chances de se réaliser.

 

Vous connaissez ce sentiment de sécurité, de nostalgie, de tranquillité, de joie interne, d'assurance naïve que l'on ressent quand on se sent chez soi!? Eh bien c'est ce que me procure Ouagadougou, je suis en territoire connu, je suis chez moi! Ce sentiment est rare et n'a pas de prix. J'ai beaucoup aimé Kampala, je pourrai y revivre avec joie mais il n'y a qu'à Ouagadougou que je ressens ça.

 

Malgré la crise sécuritaire actuelle, les attaques terroristes, l'aigreur profonde et la nervosité de certains burkinabè, le soleil ardent (ceci peut, peut-être, expliquer l'aigreur et la nervosité undecided ), la poussière, l'incivisme et la corruption... j'aime ce pays! J'aime ce pays parce qu'il y a tout à faire, à bâtir, à rêver, à espérer, à apprendre, à consolider, à transformer, à insuffler, à dynamiser, à OSER!

 

 

Partir peut être éprouvant, que ce soit un choix ou pas, mais rentrer l'est tout autant. Il faut déballer ses bagages, ranger, reprendre ses repères, rassurer ses enfants, réorganiser sa vie de famille, intégrer la famille et le social dans son programme, mettre ses projets en oeuvres, se reconnecter aux autres (à son rythme) et vivre. Tout un programme! Ceci explique mon silence sur ce blog...

 

Revenir c'est accepter que les choses et les personnes ont changé. C'est redécouvrir son pays, ses hommes et ses femmes qui parfois déçoivent, qui souvent, oui de plus en plus souvent m'inspirent, m'émeuvent et me font croire que le meilleur reste à venir. C'est accepter que l'on a soi-même changé et entendre "on sent que toi tu viens d'arriver, ici c'est comme ça ma chère, tu vas t'habituer". M'habituer à faire toujours mieux, OUI! M'habituer à la médiocrité NON merci! 

 

De Dakar à Kampala, de Kampala à Libreville, de Libreville à Antananarivo, d'Antananarivo à Bamako et de Bamako à Ouagadougou en passant par toutes ces magnifiques villes africaines que j'ai découvert lors d'un transit ou pour plusieurs jours, j'ai vu, j'ai appris. J'ai ouvert mon esprit et mon coeur, j'ai découvert d'autres ailleurs mais je me suis surtout découverte. Je sais que entre autre talent, je peux ouvrir une agence de démenagement éfficace laughing. Je ferai de ce savoir-faire une offre dans ma jeune entreprise. Pour le moment, je redécouvre mon pays et je vous reviens wink.

 

A toutes celles et ceux qui rentrent, qui restent, qui osent, qui entreprennent ici où ailleurs, croyez en vous et ne laissez personne vous dire que vos rêves sont trop grands. 

 

Tim

 

>>> A lire https://timworld.blog4ever.com/de-dakar-a-tana-l-afrique-de-l-ouest-au-sud

                 https://timworld.blog4ever.com/ouagalaisement-votre

                 https://timworld.blog4ever.com/l-expatriation-un-choix-de-vie-ou-pas

 


26/10/2018
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Yala, d'un M à un autre!

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                     Photo by Goerges Attino 

 

Nous avons quitté Madagascar pour le Mali. Après un transit de quelques mois à Ouagadougou pour les vacances scolaires, nous sommes maintenant pleinement installés à Bamako. Bamako que je découvre lentement mais très sûrement.

 

Ce matin en déposant les enfants à l'école j'écoutais le titre "Yala" de l'excellentissime Oumou Sangaré et j'ai éclaté de rire parce que ce titre c'est l'histoire de ma vie, "Yala" ou "balade" en bambara. Yala pouvait être mon second prénom tellement ma mère me reprochait mes nombreuses balades dans la ville de Ouagadougou... Je comprends maintenant que ce n'étais qu'un entraînement pour mes voyages et mes déménagements. 

 

>>> A lire Ça déménage! 10 conseils pour faciliter votre déménagement

 

Je vous passe les détails de mes déménagements et aménagements entre Antananarivo, Ouagadougou et Bamako... Croyez moi vous auriez des courbatures rien qu'en me lisant. Ceci explique aussi la  baisse de la fréquence de mes articles. L'essentiel est que je découvre Bamako et j'espère, beaucoup d'autres villes du reste du pays bientôt. 

 

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                     Photo by Goerges Attino 

 

Ah Bamako et ses embouteillages... Je cherche toujours à m'orienter dans cette grande ville mais je connais parfaitement la route pour me rendre à l'école des enfants. C'est l'essentiel... Chaque jours je conduis et jongle entre les cars rapides, les motos, les voitures, les piétons, les voitures, les camions, de magnifiques boeufs dodus et surtout les charrettes tirées par les ânes pour déposer à l'école trois enfants qui, selon les jours, s'amusent, parlent énormément, chantent ou se chamaillent.

 

>>> A lire Rentrée et conséquences!

 

J'ai compris depuis longtemps que rester zen en circulation sauve les neurones, surtout quand on conduit des enfants. Je suis assez impatiente en général mais en circulation je relativise tout... Mes compatriotes burkinabè, si vous pensez que conduire à Ouagadougou est un parcours du combattant, je vous invite à faire un stage à Bamako, après vous ferez un "coucou" à tous ceux qui vous dépasseront par la droite à Ouagadougou. J'avais peur au début de conduire à Antananarivo, où il n'y a quasiment pas de feux tricolores mais finalement ce n'était rien comparé à la circulation de Bamako.

 

>>> A lire A la découverte d'Antananarivo! 

                 Mada, merci pour ces moments !

 

Ce qui est génial c'est de vivre dans une ville où je comprends la langue principale, le bambara. Le bambara est du dioula soutenu et je découvre encore plus, tous le jours avec joie les subtilités de cette langue et les proverbes tantôt sages, tantôt salaces ou humoristiques qui rythment mes journées et mes rencontres. C'est tellement plus sécurisant de comprendre ce qu'on me dit, c'est le premier pays où je vis hors de chez où j'ai ce ressenti. 

 

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                 Image by trouvetamosquee.fr

 

Vivre au Mali c'est aussi revenir à mes origines. Nous sommes TOURÉ, originaires de la belle, mythique et mystérieuse ville de Djenné. Ville qui nourrit tant d'imaginaires et de fantasmes au Mali et ailleurs. Je connais Djenné car mon très cher père a tenu a amené chacun de ses enfants et quelques neveux et nièces dans notre village natale et nous reconnecter à notre si belle histoire.

 

>>> A lire Plaisir d'offrir, joie de recevoir !

 

Je connais donc Djenné et sa fabuleuse mosquée classée dans le patrimoine mondiale de l'UNESCO tout comme nos cours familiales qui se trouvent dans le centre historique de la ville. Je connais les villes que je traverse pour m'y rendre en venant de Ouaga, Bandiagara, Mopti, Sevaré et très récemment Sikasso mais je n'avais pas encore eu la chance de connaître Bamako. Je suis Songhraï et fière de l'être, ma mère est Samo du Burkina, c'est une histoire et une génétique inspirante pour moi. Nous allions fierté et grâce Songhraï, courage et bravoure Samo. C'est la plus belle manière de nous décrire que j'ai trouvé... 

 

Retour donc aux sources pour moi où dans les rue de Bamako je hume au gré du vent soit les odeurs des caniveaux découverts soit les merveilleuses senteurs de woussouna (enscens) que j'utilise à volonté chez moi comme le font ma mère et ma famille. Bamako qui s'étale sur les 2 rives du fleuve Niger. Bamako où je vois toutes les nuances, les teintes et les variétés du bazin. 

 

>>> A lire Dakar, Kampala, Libreville puis Antananarivo! 11 ans loin de chez moi...

 

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                     Photo by Goerges Attino

 

Avec la crise et l'insécurité au nord du pays, de nombreuses personnes de ces zones sont venues vivre à Bamako, de ce fait, la capitale vit et brouillonne entre pauvreté, mondanités, inégalités sociales et bling bling. Bamako chante, vibre et on sent que l'économie vit. Ici plus qu'à Ouagadougou on sent que "l'argent circule" comme on dit. Comment ça circule, ça c'est un autre débat... On sent la solidarité légendaire des maliens autour d'un thé ou d'un bon plat fumant qu'ils n'hésitent pas à partager avec le visiteur quelque soit leurs conditions de vie. Je découvre Bamako, ses dimanches de mariages, ses artistes et ses arts, j'espère d'autres régions du Maliba et je vous reviens avec d'autres aventures...

 

PS: Pourquoi Bamako est aussi nommée la ville des 3 caïmans ?? 

 

Kan bè

 

Tim, une nouvelle bamakoise 

 


04/12/2017
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Mada, merci pour ces moments !

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Après deux ans "A la découverte d'Antananarivo! " nous avons quitté la belle et surprenante Île rouge. Nous partons avec des souvenirs, plus d'expériences et de nombreuses découvertes visuelles, humaines et gustatives. Alors qu'est ce que j'ai retenu de Madagascar que je ne vous ai pas encore dit? 

 

>>> A lire Dakar, Kampala, Libreville puis Antananarivo! 11 ans loin de chez moi...

 

J'ai découvert des fruits, des légumes et des épices pour mon plus grand bonheur mais ça je vous l'avais déjà dit. Nous avons expérimenté des saveurs uniques et exquises, des modes de cuissons et des mélanges d'ingrédients surprenants. 

 

>>> A lire Madagascar en fruits et légumes! Mais aussi Mangue et chouchou en folie! Et Épiçons... Marinons!

 

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J'ai découvert la splendeur et la diversité de l'artisanat malgache. C'est une explosion de couleurs et de gaieté ! A base de raphia, d'aluminium, de bois (palissandre, pin, ébène, bois de rose, etc.) de cuir (peau de zébu, de serpent, de crocodile), l'artisanat malgache est époustouflant, fin et surtout coloré. Les pierres précieuses et semi-précieuses vous feront perdre la tête si vous en raffolez. À Antananarivo vous pouvez trouvé votre bonheur à "la digue", dans les villages artisanaux de la capitale ou au marché de 67 hectares appelé "Koum" où les artisans de tout le pays viennent exposer leurs articles tous les jeudis et vendredis.

 

Ces marchés étant très dangereux, faites vous accompagner, ne portez sur vous aucun objet précieux et surtout faites attention à votre sac et à ceux qui vous suivent de trop près. Négociez les prix en appelant le ou la vendeuse "copain ou copine" ça les attendri. Sinon vous trouverez aussi des articles dans les galeries d'art et les hôtels, c'est beaucoup plus cher mais les articles sont triés avec délicatesse et votre intégrité physique ne sera pas menacée.

 

Au Koum vous trouverez également de la banane plantain (restons pragmatique).  Si vous êtes de peau noire, comme moi, vous entrendrez certains malgaches comme souvent dans la rue vous appeler "africain". Vaut mieux en rire! C'est pourtant le marché qui concentre le plus de populations " africaines", des guinéens, sénégalais, maliens, ivoiriens, comoriens... Vous pourrez aussi y entendre des musiques de l'Afrique de l'ouest, le groupe togolais Toofan y fait un tabac depuis quelques années.

 

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J'ai visité le palais de la reine et le zoo de Tana. J'ai vu des lemuriens, des ibis (je pense que la chaine hôtelière tire son nom de l'ibis rouge), des crocodiles ... et ce qui m'a le plus marqué c'est cette tortue qui a été donné à Madagascar par l'Angleterre à la fin des années 1800. Impressionnant !

 

 

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J'ai aussi vu de mes yeux la misère, des enfants et des familles entières démunis de tout. Avant d'y vivre on m'avait dit "tu as peut être déjà vu la pauvreté mais à Madagascar tu verras la misère", c'est vrai et j'en ai souvent pleuré. J'ai vu l'extrême richesse côtoyer cette misère, une violente et saisissante inégalité des classes sociales et des chances. Cette misère conduit à la prostitution de nombreux mineurs qui vendent leurs corps pour quelques Ariary à peine, favorisant ainsi un tourisme sexuelle immonde et souvent décomplexé.

 

La corruption est également très présente dans ce pays comme dans beaucoup d'autres malheureusement. Mon premier contact avec un malgache à Madagascar était à mon arrivée à l'aéroport, épuisée avec un enfant au dos, l'agent de santé chargé de vérifier nos carnets de vaccination s'en foutait pas mal que nous soyons ou pas à jour des vaccins exigés puisque ayant à peine ouvert nos carnets il me lance "des euros, euros pour moi?". Après une journée de voyage avec des enfants je lui ai juste répondu que je n'avais rien sur moi et chez moi on accueillait les étrangers autrement. 

 

>>> A lire Un voyage, 3 enfants, 12h de vol... puis Madagascar! Et Voyage et rebondissements!

 

C'est le pays où j'ai appris à ne pas demander à quelqu'un qui semble avoir des problèmes "qu'est ce qui ne va pas aujourd'hui ?". Oui ça a l'air cynique comme ça mais je l'ai appris à mes dépends. Le fait est que dès que tu poses la question et que la personne t'explique son problème elle en déduit que "son problème" devient dès lors "ton problème" et que tu te dois de l'aider à le résoudre. Tu donnes un doigt et tu prends le risque de te faire arracher tout le bras. Avant d'embaucher du personnel de maison (chauffeur, ménagère, jardinier,...) assurer vous de bien exprimer vos besoins de travail, le salaire, les horaires et de bien respecter leurs droits car ils ne manqueront de vous les rappeler le jour de votre départ et de vous réclamer des indemnités souvent non justifiés. 

 

J'ai appris également que quand quelqu'un te dit "oui" il est mieux de lui demander de répéter la phrase pour être sur que vous vous êtes entièrement compris. En effet, bien que le français soit la langue officielle, les malgaches parlent surtout le Malagasy. Ils ont un fort lien avec leurs traditions et le respect des ancêtres et des aînés est très présent. Ça j'ai aimé ! 

 

Bien qu'étant un peuple multiraciales les problèmes de castes et de races y sont présents. Ce n'est pas visible à l'œil nu mais ces différences sont biens présentes et régissent certaines règles sociales dans les sphères publiques et privées. Il est important de le savoir si vous y travaillez pour nommer les gens sur des critères objectifs et non raciaux ou régionaux. 

 

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Nous y avons vécu en sécurité ma famille et moi même si nous entendions souvent parler d'agressions, de combriolages, d'assassinats et surtout d'enlèvements de personnes surtout d'origine Indiennes. Dans tous les cas, dans certains lieux publics, il est préférable de ne montrer aucun signe extérieur de richesse et de ne pas étaler ses biens; pour des raisons évidentes de sécurité mais aussi de décence face à la pauvreté ambiante. 

 

J'ai vécu un tremblement de terre, une éclipse solaire annulaire,  le passage d'un cyclone et une forte pluie de grêles qui a endommagé notre maison pendant que nous étions en plein déménagement. Un séjour très mouvementé donc mais tellement enrichissant ! 

 

>>> A lire Une île qui nous fait vibrer!

 

J'ai rencontré des personnes très sympathiques, gentilles, belles et très courtoises mais  aussi des personnes sournoises et indélicates. Bref, j'ai rencontré des êtres humains dans toutes leurs différences.  Je n'ai pas pu visité à ma guise l'intérieur du pays et c'est mon plus grand regret car ce pays est magnifique et regorge de paysages diverses et époustouflants, d'une faune et d'une flore incroyablement riches. 

 

Comme dans tous les pays où j'ai vécu, j'y ai énormément appris sur les autres et surtout sur moi même. J'ai appris à plus relativiser, à observer et à écouter les autres. J'ai profité de mon séjour pour prendre des cours en ligne de Coaching en développement personnel et j'ai obtenu mon Certificat, je suis donc "Coach Professionnel Certifié en Coorprate et Life Coaching". A défaut d'avoir un emploi rémunéré j'ai continué à apprendre et à écrire pour mieux aider les autres.

 

Comme des millions de femmes sur terre j'ai géré la  mini entreprise qu'est ma maison entre la cuisine, le personnel, les enfants et mon cher époux. Infiniment merci à vous qui m'avez soutenu et encouragé pendant mes cours et pour ce blog qui m'a aidé à maintenir une activité intellectuelle loin des prix des couches, des tomates et des aubergines...

 

>>> A lire Madame, qu'est ce qu'on prépare aujourd'hui? Et aussi Parlons popote, parlons bien!

 

Vous comprendrez aussi la baisse de fréquence de mes articles, entre mes cours, mon déménagement et l'aménagement j'ai été très prise. J'ai le plaisir de fêter avec vous les 2 ans de ce blog, merci de me lire encore, de m'encourager et de me motiver toujours !

 

Veloma Madagascar ! 

 

MERCI à vous et à très bientôt pour une autre destination africaine passionnante  Clin d'œil !

 

>>> A lire L'expatriation, un choix de vie .... ou pas?

 

Tim 


06/07/2017
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Une île qui nous fait vibrer!

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Bonne, heureuse et joyeuse année 2017! Mon année à moi débute entre autres avec un tremblement de terre. Rassurez vous plus de peur que de mal.  J’espère seulement que ce sera un tremblement positif dans ma vie. En tout cas c'est comme ça que je préfère le prendre. Comme un appel à bouger , à avancer et à secouer positivement mon année et le reste de ma vie. Optimiste, toujours ! Et comme le disent les médias locaux avec humour “pour une fois que Madagascar a bougé…” 

 

J'aime les expériences, découvrir, expérimenter, tester... et bien j'en ai eu pour mon compte en cette nuit du 12 Janvier 2017 car la terre de Madagascar trembla deux fois et me fit trembler. Il est donc 1h06 et 59 secondes quand eut lieu le premier tremblement mais honnêtement je n'en ai rien su parce que je dormais. Je vous l'avoue mon sommeil, quand il est profond, se rapproche plus de l'état comateux. Quand je dors, je dors vraiment sérieusement.

 

Le second tremblement, 20 secondes après, me sortit donc de mon coma de manière brutale. Ma première question a élonguesc'est quoi ça ?” et mon mari de me répondre dans son calme olympien que je lui envie “c'est un tremblement de terre” comme si ça relevait du normal. Je pose un pied au sol et il tremble effectivement, le lit tremble et moi avec, évidemment.

 

De longues, très longues secondes à mes yeux s'écoulent et ça tremble toujours. Ma première pensée a été “est ce que la maison est aux normes sismiques ? Où est ce qu'on va s'abriter si elle craque ? Comment vont faire les personnes qui vivent dans ces habitations si fragiles de Madagascar si ça ne s'arrête pas? Après tout peut être que ce sera moins grave pour elles que pour nous si cette masse s'écroule sur nous?” De longues secondes vous disais-je. En y pensant il va falloir mettre des tables dans les chambres pour s'abriter, au cas où, parce que les lits sont trop bas à mon avis. Mais la table va t-elle supporter le poids du toit!?

 

Dieu merci les enfants n'en ont rien su, nous évitant ainsi de gérer des crises de panique et des traumatismes. Déjà que c'est difficile de les faire dormir… Peut être qu'ils auraient trouvé ça drôle aussi après tout. Heureusement qu'ils dormaient sous le regard de leur père qui a veillé à ce que rien ne leur arrive durant ces longues secondes de tremblement.

 

Séisme d’une magnitude de 5,9 sur l'échelle de Richter, c'est l'une des plus fortes ressentie dans le pays depuis des décennies. La plus forte était de 7 sur la même échelle en 1908, celle de 1991 elle était de 5,6. Selon les médias locaux un premier tremblement de terre a eu lieu le 02 Janvier à 1578,8km de Tuléar (sud ouest de Madagascar) avec une magnitude de 5,1 sur l'échelle de Richter. Pas vraiment rassurant donc...

 

Bien sûr avant et pendant notre expatriation à Madagascar nous savions que ça pouvait arriver. Savoir c'est bien pour comprendre ce que l'on est entrain de vivre mais vivre la situation ce n’est pas du tout mais pas du tout pareil croyez moi! Imaginez la brutalité de mon choc dans mon semi réveil comateux {#emotions_dlg.surprised}!

 

>>> A lire A la découverte d'Antananarivo!

 

Puis, comme ça a commencé, tout se calme petit à petit et je ne tremble plus, le sol non plus. Et comme si de rien n’était, en sachant que les enfants dormaient toujours, je me couche et me rendors. Espérant peut être ce ne soit qu'un cauchemar… mais ce n'en était pas un. Quelle expérience ! La sahélienne que je suis a regretté la platitude de sa terre natale.

 

Il n'y a eu à ma connaissance aucune victime humaine. Ceux plus proches de l'épicentre, situé à quelques kilomètres au sud-ouest de Antsirabe (centre de l'île),  ont été plus secoués que nous, évidemment, donc quelques dégâts matériels, des maisons écroulées et des murs fissurés. Beaucoup plus de peur de que de mal, Dieu merci ! Nous sommes sains et saufs mais espérons ne plus revivre cet expérience même si nous avons des raisons de craindre des répliques.

 

Par ailleurs, j’ai bien fait de ne pas rédiger cet article le 12 Janvier car ça m'a permis durant les jours qui ont suivi de savoir que j'avais peur de m'endormir (déjà que c'était pas simple avant), peur de trembler à nouveau. Parce que le problème avec le tremblement de terre est qu'on ne peut anticiper ni sa durée, ni son amplitude, ni sa survenue.

 

Mais, comme je vous l'ai dit, je préfère prendre ce tremblement de terre pour un appel à secouer positivement mon année. Il faut toujours voir l'avantage d'un problème, parce que si vous ne vous concentrez que sur le problème et sur les inconvénients qu'il engendre, vous vous retrouverez avec plusieurs problèmes au-lieu d’un. Je vous souhaite donc une année calme et que tout tremblement qui devrait survenir soit une secousse positive et féconde dans votre vie!


Fatim, une sahélienne qui a expérimenté, malgré elle, un tremblement de terre.







16/01/2017
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