Timworld, les aventures multiculturelles d'une jeune maman

Timworld, les aventures multiculturelles d'une jeune maman

De 3 à 5, 1 an d'aventure gémellaire!

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Février 2014 je découvre que je suis de nouveau enceinte. Mon aînée, cette boule d'énergie et de malice, avait 2 ans et quelques mois et sous les conseils de mon gynécologue et de mon entourage j'ai voulu agrandir la famille au plus vite. Après un traitement d'un mois me voilà en début Février 2014 avec un test de sang positif, très très positif en fait. Le taux de bêta-hcg aurait dû m'interpeller...

 

Début plutôt difficile  avec des nausées (désolée pour les détails ), fatigue générale et permanente, maux de hanches, etc. d'autant plus que ma première grossesse à été plutôt facile et calme. Mais je me rassurais en me disant que c'était peut être un changement de sexe et que comme on le dit chaque grossesse est différente d'une autre. Effectivement la différence était de taille! 

 

Mars 2014 , je vais allègrement à mon second contrôle. Tout se passe bien et là le médecin me demande "on avait dit que c'était 2" je lui demande donc tout naturellement "2 quoi??" Et bien 2 bébés me dit il calmement avec le sourire et de conclure "toutes mes félicitations madame" et la je sentie mes larmes couler, des larmes de joie, mais aussi de panique et de d'émotion. Je partie d'un rire nerveux, j'étais sous le choc et les questions pratiques se bousculaient dans mon esprit  (comment vais je faire??). Je suis sortie du cabinet et j'ai appelé dans l'ordre mon époux, puis ma mère et mes soeurs. Et ensuite je suis restée prostrée 30 bonnes minutes sur le volant avant de démarrer ma voiture pour rentrer. Moi maman de jumeaux! ?

 

En même temps cette nouvelle apportait des réponses à mon état général et me rassurais sur ma santé. Et pourtant ma soeur dès les premières semaines m'a dit que rien, à part des jumeaux, ne justifiait mon état.  En plus de ma mère qui me parlait tout le temps de jumeaux. Je me demandais vraiment d'où elles sortaient cette idée? Il est vrai que des deux côtés nous avons des jumeaux dans la famille très proche. Mais pourquoi nous?

 

Par contre du moment où je les ai sentis bouger j'ai su, sans aucun doute, et ce même avant l'échographie de confirmation, que c'était une fille et un garçon, (tout comme pour ma première grossesse), et je savais exactement qui était où , la fille à droite et le garçon à gauche  (ne me demandez pas comment je n'en sais rien). Confirmé donc grossesse gémellaire bichoriale biamniotique c'est à dire deux placentas, deux poches de amniotiques. Ils sont dizygotes c'est à dire deux oeufs différents (faux jumeaux ).

 

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Le reste de la grossesse se déroula avec des hauts et des bas, en plus des autres maux, interdiction de conduire à 3 mois à cause de mes douleurs aux hanches et au dos et une anemie sévère. Mais c'est surtout cette inquiétude permanente que j'avais quand à la suite de ma grossesse et de mon accouchement qui me stressais. Après les complications de mon premier accouchement et vu la logistique dont j'allais avoir besoin nous avons décidé que je rentrerai accoucher à Ouagadougou en famille. 

 

Je change donc de pays, de gynécologue, puis d'hôpital deux fois. Tout ça parce que je voulais vraiment m'assurer que tout irait bien pour les bébés et qu'en cas de problèmes on ne serait pas séparés. Le 13 Septembre, à presque 38 semaines et après de multiples péripéties quant à la clinique où je devais accoucher, mes bébés viennent au monde par césarienne. 9h19 pour le garçon 2,400kg puis 9h20 pour la fille 2,750kg (dans la tradition africaine c'est donc elle l'aînée des deux). J'entends leurs cris malgré leurs circulaires, ils sont là enfin! ! !  Je suis émue et je remercie Dieu pour cette chance inouïe.  Mon époux et les familles aussi!

 

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Le lendemain tout était normal quand on nous annonce que ma fille est trop claire pour que ce soit normal. Ils viennent la chercher sans m'expliquer, on craint une jaunisse qui nécessite des ultra violets et ils doivent l'amener ailleurs dans une autre clinique pour les soins. Toutes mes craintes ressurgissent et s'expliquent au même moments. Tout ce que je craignais arrive, être séparée de mes bébés.

 

Après quelques heures d'attente ce n'est pas la jaunisse mais le paludisme qu'elle a. Et là je panique, parce que le paludisme provoque des fausses couches et si elle est née avec j'ai peur qu'elle ait des séquelles et les médecins m'assure que non si c'est traité au plus vite. C'est une miraculée cette petite, une battante, en à peine 24h de vie elle a été piquée de toutes parts pour des examens et séparée de sa mère. Autant vous dire que malgré ma fatigue je dormais à peine et je priais toute les nuits en allaitant mon fils resté avec moi. 3 jours sans elle...

 

Mesdames assurez vous de suivre tout le traitement contre le paludisme pendant votre grossesse. Après avoir changé de médecins et de pays on a oublié de me prescrire la dernière dose du traitement. Je ne savais même pas que c'était possible de naître avec le paludisme d'autant plus que ni moi ni mon fils n'étions positifs. Les médecins l'expliquent par le fait que j'ai dû l'avoir et que je l'ai évacué et que soit le garçon en a fait autant soit il ne l'a pas eu. 

 

Nous sommes tous sortis de nos cliniques respectives après 4 jours et un traitement orale à suivre à domicile pour les deux au cas où. Nous avons quand même dû menacer de prendre une chambre dans la clinique de ma fille si on ne la libérait pas ce jour là malgré tous les tests négatifs. Parce qu'il était hors de question pour moi que je rentrer sans un de mes bébés à la maison. Ce pédiatre n'avait aucune diplomatie, aucun tact, sans le calme olympien de mon époux je l'aurais très certainement étranglé.

 

10 jrs après j'ai de violents maux de tête  et pendant un contrôle on découvre que j'ai 22.4 et 21.9 de tension selon les bras. Autant vous dire que j'ai frôlé de très très près un AVC. Manque de sommeil, stress, anemie, baisse brutale d'hormones, fatigue générale, césarienne, appels et visites incessants expliquent ces niveaux élevés de tension. J'ai eu après ça un petit coup de déprime, un baby blues passager, trop de stress d'un coup (à lire Déprimé(e) toi? ça n'arrive pas au africain(e)s...). Parce que oui j'ai eu très peur, mais bizarrement pas pour moi, non à aucun moment je n'ai eu peur pour moi même , j'ai eu peur que mes enfants soient orphelins, c'est pas pareil et c'est beaucoup plus effrayant!

 

Après toutes ces épreuves cette année a été jalonnée de joie , de peur, de centaines de couches et de boîtes de lait, de nuits très  très blanches. Tout prévoir en double, les petits bobos mais aussi les moments de joies! Gérer mon aînée et son équilibre et aménager du temps pour elle. Quand un des jumeaux est malade nous soignons les deux pour gagner en temps. J'ai appris à allaiter deux bébés simultanément  (oui c'est possible avec un coussin d'allaitement ou avec deux coussins tout simplement). Assis, à quatre pattes, debout et en mouvement , ils ont découvert le monde de tant de manière et en 1 an ils ont vécu dans 3 pays.

 

Mon fils est souriant mais ne plaisante pas avec ses heures de repas, enjoué et il prend son temps mais il fait bien les choses. Sa jumelle observe beaucoup avant de s'attacher aux gens, elle a un appétit féroce, elle a tout fait en premier, s'asseoir, aller à quatre pattes, marcher, ses dents. Différents mais très attentionnés l'un envers l'autre malgré les disputes dans un langage qui leur est totalement propre. Mais quand vous apparaissez dans une pièce et que vous voyez quatre bras tendus vers vous avec des sourires, des babillages et des "Maman" c'est tout simplement magique, unique, indicible, c'est une grâce et une chance que je savoure tout en remerciant Dieu tous les jours. 

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Pour celles qui veulent un bébé, des  jumeaux , des triplés, ... je vous le souhaite de tout coeur! Prenez vos traitements et vos vitamines  très consciencieusement. Prenez du fer, mangez sain , buvez suffisamment, reposez vous dès que possible et surtout écoutez votre instinct. Il vaut mieux être un peu paranoïaque que mort à mon avis. Que Dieu bénissent tous nos enfants et leur donne la baraka! Courage pour les mini-tornades que nous vivons au quotidien dans nos maisons.

 

Tim 



02/10/2015
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